
Les Reptiliens
Serviteurs des vampires
En Yland, les Reptiliens sont à part. Souvent considérés à tort comme primitifs, ils incarnent pourtant une forme d’évolution rigoureuse, efficace, et impitoyablement organisée. Leur société, profondément hiérarchisée, repose sur une seule figure centrale : la Reine.
Chaque Reptilien naît d’elle, comme les abeilles de leur reine-mère. Elle en produit des centaines, élevés dans des couveuses naturelles aux parois luisantes. À partir de six ans, chaque Reptilien est capable de se battre, de chasser, et surtout de protéger la Reine, qu’ils vénèrent comme une déesse vivante. Leur loyauté n’a pas d’égal dans tout Yland.
Ils vivent en essaims souterrains appelés Clades, véritables ruches de pierre humide, aménagées dans les cavernes profondes, parfois partiellement immergées. Chaque Clade est une extension du pouvoir de la Reine. Elle y règne en silence, communiquant par des ultrasons, tandis que ses enfants grognent, sifflement et claquent de la langue pour échanger entre eux. Ils comprennent le langage commun, mais ne le parlent que très rarement.
Un Reptilien adulte mesure 1m80 en moyenne, dépourvu de cheveux, avec une peau écailleuse aux teintes variant du vert sombre au brun ocre. Leurs yeux à fente verticale reflètent la moindre lumière, et leur regard semble souvent vide, mais c’est un leurre : chaque Reptilien observe, analyse, mémorise.
La culture orale y est rare, et les histoires connues sur eux ont été rapportées de l’extérieur. Elles les décrivent comme brutaux, assoiffés de sang, et dépourvus d’émotions. Pourtant, ces récits passent à côté de leur intelligence collective, de leur sens du devoir absolu, et de leur étonnante capacité d’adaptation.
Ils ne vénèrent aucun dieu. La Reine est tout : guide, mère, souveraine. Certains pensent qu’elle possède une forme de magie ancienne, héritée d’un passé oublié, capable d’influencer l’esprit de ses enfants ou de les lier par l’instinct.
Les Reptiliens ne commercent pas. Ils survivent grâce à la chasse, à la récupération, et à l’utilisation méticuleuse des ressources naturelles de leur environnement. Leur artisanat est brut, mais redoutablement fonctionnel : armures d’écailles, armes osseuses, outils de pierre ou de coquille renforcée.
Ils vivent en groupe, toujours. Seuls les plus âgés atteignent 50 ans, quand leur reine peut vivre plus de deux siècles et demi. Leur dévouement est tel qu’il n’est pas rare qu’ils se sacrifient sans hésiter pour elle. Leur organisation, semblable à celle d’une ruche, est une force que beaucoup sous-estiment… à leurs dépens.